Fabien Vehlmann, invité d'honneur
En rencontrant Fabien Vehlmann, avec son allure de doux étudiant, sa grande gentillesse et sa simplicité, il est difficile d’imaginer qu’un esprit retors se cache sous une apparence aussi affable. Et pourtant…
Il fait partie de ces rares auteurs qui, face à la noirceur, ne détournent pas les yeux, mais ne se complaisent pas pour autant dans la cruauté. Lucide mais responsable, il est capable de nous entraîner à sa suite sur des chemins obscurs sans nous abandonner en route.
Et son talent n’ayant d’égal que son appétit pour l’imaginaire sous toutes ses facettes, il a créé au fil des ans des bandes dessinées dans les genres les plus divers. C’est pourquoi partir à la découverte de l’œuvre de Fabien Vehlmann, c’est comme se lancer dans l’exploration d’un vaste continent aux mille et un climats, plein de dangers et de merveilles…
On le découvre avec l’anthologie Green Manor (2001-2005). Les fans de Sherlock Holmes se régalent à la lecture de ces petites histoires cruelles, toujours surprenantes, dans une Angleterre victorienne hantée par l’ombre de Jack l’Éventreur…
En lisant le Marquis d’Anaon (2002-2008), les attentes des lecteurs sont agréablement déjouées par ces confrontations entre l’esprit des Lumières et la survivance d’anciennes croyances, qui dévoilent l’histoire réelle derrière la légende…
Avec la découverte d’un nouvel univers d’action SF dans la série IAN (2003-2007), on découvre aussi une manière brillante de réinterpréter les tropes du genre, en y injectant une bonne dose d’intelligence et de cruauté…
Impossible évidemment d’échapper au phénomène Seuls (2005-…) dont les ados dévorent chaque nouveau tome avec avidité… Toujours surprenante tout en développant un univers riche et cohérent, flirtant avec l’horreur, cette série marque une date dans la BD jeunesse.
C’est avec plaisir qu’on le retrouve en 2010 aux commandes d’un BD de science-fiction qui est aussi un conte philosophique avec Les derniers jours d’un immortel : une vraie réflexion sur ce qui fait l’humanité, l’altérité, le sens de la vie…
Cette richesse thématique fait tout le seul de la série Le dernier Atlas (2018-2019) : à première vue, les mechas géants et la guerre d’Algérie n’ont rien à voir ensemble… Et pourtant le résultat final est un nouveau triomphe qui élargit le spectre de ce que peut aborder la bande dessinée.
Enfin en 2024, quel plaisir de découvrir La Cuisine des Ogres, subtil mélange de conte cauchemardesque et d’épopée héroïque, superbement illuminé par le génial Andreae…
Le festival est heureux d’honorer cette année un créateur qui se renouvelle sans cesse et aborde tous les genres de l’imaginaire avec bonheur…
Programme de Fabien Vehlmann - Oniriques 2025
A venir